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HELLAS Grèce antique notre miroir
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HELLAS Grèce antique notre miroir
28 avril 2016

Les vases grecs : lécythe funéraire attique à fond blanc

Vases à parfum fragiles, propres à l’art grec, la finesse des scènes peintes

donnent une photo de la décoration murale des maisons grecques dont on n'a jamais rien

retrouvé lors de fouilles).

Vases

Le lécythe de forme allongée a une panse cylindrique où une scène est peinte.

L'épaule plate le plus souvent a un motif à palmettes, un col et une embouchure étroits et évasée, avec un petit pied. De 30 à 50 cm, le plus souvent, on en connaît mesurant jusqu’à 1 mètre (fin du Ve siècle). L'embouchure peut être amovible. Souvent réalisés sur commande, ils étaient utilisés une seule fois, soit mis dans la tombe après décès, soit sur la tombe lors des visites régulières des proches expliquant les thématiques représentées. On y versait des huiles pour parfumer la tombe

379 –  produits et utilisés sur une période limitée du début de la période classique (vers 480-470) jusqu’à la fin du Ve siècle, l’apogée de leur production se situe vers 430-420 av. J.-C.

Selon J. Boardman « au début de la période classique, le fond blanc comme technique et la forme lécythe furent étroitement associée même si d’autres formes furent décorées de fond blanc ».

Une destination funéraire : fabrication des premiers lécythes à fond blanc

ornés de figures noires (vers 620- vers 530) puis de figures rouges (apparaissant vers 530/25/00). Le Ve siècle voit apparaître leur destination presque exclusivement funéraire comme le montre leur décoration. Ils sont de fabrication en majorité attique.

Limités dans quelques sites, ces vases n’ont pas eu une diffusion importante. Leur disparition progressive à la fin du Ve siècle est sans doute le fait d’une demande moins importante, favorisée par la défaite d’Athènes lors de la guerre du Péloponnèse.

Un fond blanc avec rajouts de couleurs

La technique du fond blanc n’est pas une exclusivité du lécythe, on la retrouve à l’intérieure de coupes, sur de grands cratères en figures noires comme en figures rouges. Vers la fin du Ve siècle, des lavis de couleurs sont rajoutés, ce qui deviendra l’une des caractéristiques des lécythes ultérieurs.

Il ne reste souvent que les contours, la couleur ayant disparu au cours du temps. La couverte blanche des lécythes attiques est d’une couleur laiteuse, parfois blanc neige, peu luisante, fragile souvent craquelée. La pâte est fine et tendre, facile à rayer au couteau, à base d’argile blanchâtre kaolinique. La panse, le pied, l’anse, le goulot avec le couvercle sont fabriqués à part. Après séchage à l’air (ou très légère cuisson), les lécythes reçoivent deux enduits, l’un blanc sur la panse, l’autre noir, puis toute la surface est polie. Les artistes ne se servaient pas de calque.

Ils réalisaient une esquisse au moyen d’un crayon à pointe fine, de couleur grise ou bleuâtre (ancêtre du crayon papier). A l’aide d’un pinceau très fin, imprégné de couleur (noir, jaune, rouge), le peintre dessine le contour des personnages. Il indique ensuite les détails anatomiques et les plis des vêtements en utilisant une grande variété de couleurs et de nuances (élargissement de la palette vers 450 av. J.-C.).

Le fameux motif de la grecque est généralement en noir ou jaune rehaussé de noir, et des languettes de couleur noire disposées autour de la base du col complètent la décoration.

 

Des scènes variées liées au contexte funéraire

lecythe3_600

Toutes les phases des scènes funérailles sont plus ou moins figurées. La figure la plus centrale est habituellement un monument funéraire sous diverses formes. Le plus souvent un pilier reflet de la stèle présente sur la tombe. Il est enrubanné, et le témoin des visites rendues au mort, parfois sculpté, ailleurs surmonté d’une lyre, d’une coupe, etc. Les auteurs considèrent qu’ils seraient une représentation fidèle de stèle en bois. L’exposition du mort, le prothésis, n’est autre que le cadavre étendu sur son lit, les yeux clos la bouche entrouverte, en fait relativement rare. Il s’agit soit d’un homme, soit d’une femme.

Le transport du corps, enveloppé dans un linceul, aux enfers par les jumeaux ailés ou non Hypnos (le Sommeil souvent doux et imberbe) et Thanatos (la Mort, souvent rude et barbu) parfois en présence d’Hermès coiffé du pétase, vêtu d’une chlamyde, assurant le rôle de psychopompe (conducteur des âmes) et de Charon dans sa barque avec sa perche.

lecythe4_600Dans Les scènes d’offrandes, des personnages généralement debout tiennent des objets dans leurs mains (bandelettes et couronnes, vases à parfums, objets de toilette, oiseaux, fruits et libations). Ils s’avancent vers la tombe sur laquelle on peut voir parfois des lécythes. C’est une forme de visite, de culte rendu au mort.

La tombe peut être soit signalée par une stèle, soit par un monticule élevé au-dessus de la fosse et sur lequel est posé un vase. A l’époque archaïque les tombes étaient indiquées par des amphores ou des cratères monumentaux que l’on a retrouvés au cimetière du Céramique telle l’amphore dite du Maître du Dipylon.

Les artistes

les décorateurs les plus renommés sont :

Le peintre Achille (actif entre environ 460 et 430 avant J.-C.),

Vulci
environ 450 avant J.-C.
céramique peinte
hauteur cm 59,9
inv. 16571

Cette amphore représentant Achille et Briséide, a donné son nom au Peintre d'Achille, considéré un élève du Peintre de Berlin pour lequel il montrait des affinités de style, surtout au début de sa carrière. Cette amphore remonte à la période de pleine maturité de l’artiste qui dépeint des personnages exprimant à la fois sérénité et majesté. Cette période couvre globalement la deuxième moitié du Ve siècle avant J.-C. Les vases du Peintre d'Achille connurent une large diffusion dans le monde méditerranéen antique : de la Grèce à l'Asie mineure en passant par la Sicile, et bien évidemment en Etrurie où l'amphore du Vatican fut découverte.

le peintre de Thanatos (thanatos sifgnifie mort en grec)

(actif entre 445 et 425 avant J.-C.) peut-être l’élève du peintre Achille,

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Résultat de recherche d'images pour pas la peine de demander de qui vient l'idée des représentations des anges

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le peintre des Roseaux,

vase au musée du Louvre : Charon (le convoyeur des âmes)

sur sa barque menant les défunts aux Enfers (l'Au-delà des Grecs)

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Peintre des Roseaux Lécythe à fond blanc : scène de combat

Louvre

Le peintre des Roseaux, actif entre 430 et 400 av. J.-C., est le chef de file du groupe R qui provient du mot Reed (Roseaux) car souvent représentés sur les vases de sa main. Citons également le peintre de Bosanquet, le peintre des Oiseaux, le peintre de la Femme…

Les lécythes funéraires attiques à fond blanc déposés sur les tombes, notamment à la fin du Ve siècle en devenant monumentaux, sont une réminiscence des amphores et cratères qui signalaient les tombes à l’époque archaïque, remplacés ensuite par des stèles. L’ajout de lavis de couleurs, la richesse des nuances, la qualité du dessin, sont les nouveautés observées dans la céramique du Ve siècle av. J.-C..

Ils sont un témoignage de ce que pouvaient être les décors à fresques muraux. La défaite d’Athènes annonce « le déclin de l’artisanat et un retour à un art plus sobre  moins ambitieux même si certains artistes étaient encore capable de produire des chefs d’œuvres » (.J Boardman).

 

Bibliographie

– Holtzmann B., Pasquier A., l’art Grec, histoire de l’art antique. Ed RMN. 2011.

– Martin R., l’art grec. Ed. Le Livre de Poche, la Pochothèque. 1994.

– Schefold K., La Grèce classique. Ed. Albin Michel. L’art dans le monde 1965 (livre généraliste trouvable en édition bon marché).

– Boardman J., les vases athéniens à figures rouges, la période classique. Ed. Thames & Hudson, l’univers de l’art. 2000.

– Pottier M. E., Lécythes à fond blanc et à fond bistre du cabinet des Médailles. Ed. A Lévy. 1885.

– Pottier M. E., les lécythes blancs attiques à représentations funéraires. Ed. La Librairie des Ecoles françaises d’Athènes et de Rome du Collège de France et de l’Ecole Nationale supérieure. 1883.

– Pottier E., Étude sur les lécythes blancs attiques à représentations funéraires. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 8, 1884. pp. 223-224.

– Collignon M., Deux lécythes attiques à fond blanc et à peintures polychromes (Musée du Louvre et musée archéologique de Madrid). In: Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, Tome 12, fascicule 1, 1905. pp. 29-54.

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