Dionysos le "deux fois né"

Dionysos est un dieu importé d'Inde, dans ses pratiques mystiques et ses aspects non conforme à la société d'alors. Homosexuel, sodomite, habillé en femme, avec des atours féminins, il est accompagné de son cortège de satyres homos comme lui, et de ménades une escorte de folles, d'hystériques qui ne peuvent plus se contrôler (traduction littérale du grec Maïnadès, escorte).

Discours difficile à tenir par les historiens et détenteurs de Chaires, trop emprunt d'un christianisme strict et "castrateur".

 
L'iconographie représentant Dionysos s'approche plus de celle d'un Sadhu de l'Inde, dont il porte le "costume" teint au curcuma comme les Sadhus, (ce sari teint au curcuma, dont l'épice était déjà consommée en Grèce antique),
les moeurs homosexuelles, les comportements mystiques, magiques, et sorciers (malédictions sorcières).

cortège de Sadhus et leur maitre ? Ou de satyres et Dionysos ?

  
tradition de l'allongement du sexe par un Sadhu d'Inde. Clin d'oeil grec --->
du sexe énorme du satyre ?

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   Pour la tradition des textes, rapportés, donc partisans, et ne pouvant reproduire exactement le ressenti et la croyance des gens de l'époque, selon les transcriptions faites d'Euripide,

Les Bacchantes d'Euripide (légende de Thèbes en Béotie) raconte que :

Dionysos est né d'un rapport adultère entre Zeus et de la fille du roi, Cadmos, fondateur de Thèbes, Sémélé.

Selon Jean-Pierre Vernant (L'univers, les dieux, les hommes, Seuil, 1999), l'histoire de Dionysos, est centré sur la dialectique entre identité et altérité, autochtonie et ouverture à l'étranger. Dionysos est le dieu qui vient du dehors (reprise d'un dieu indien), toujours perçu comme étranger dans la cité et la communauté grecque, et mettant en danger sa stabilité.

Le roi Cadmos

Le grand-père de Dionysos, Cadmos est déjà étranger à la Grèce, puisque originaire de Phénicie, fils d'Agénor et donc frère d'Europe : c'est pour retrouver sa sœur qu'il a échoué là, dans la plaine de Béotie. L''oracle de Delphes lui a demandé d'abandonner sa poursuite et de s'établir là où s'arrêterait une vache.

C'est pour s'implanter localement que, sur les conseils d'Athéna, il tue un dragon, dont il sème les dents dans la terre de Béotie. De ces semailles sortent des guerriers tout armés, véritablement autochtones puisque sortant de la terre même, qui commencent par s'entre-tuer.

A l'issue de ce combat, les 5 survivants, les spartoi (= littéralement "les semés") seront les défenseurs et les garants de l'identité thébaine.

Cadmos, pour rétablir la paix, d'une part, épouse Harmonie, fille d'Aphrodite et d'Arès, de l'amour et de la guerre ; d'autre part, il donne en mariage une de ses filles, Agavé, à l'un des guerriers autochtones, Echion. De leur union naît Penthée.

Naissance de Dionysos

Zeus, décidément séduit par la descendance d'Agénor, est l'amant de Sémélé. Plusieurs nuits de suite, pour que Sémélé ait envie, soit de sa propre initiative ou soit poussée par les conseils pernicieux d'Héra toujours aussi jalouse, de contempler dans toute la lumière de sa divinité celui qui ne s'unissait à elle que dans l’obscurité.

naissance de Dionysos

 Bas-relief antique. Musée du Vatican (Rome)

Zeus, qui avait malencontreusement promis à Sémélé d’exaucer tous ses vœux, est contraint de se dévoiler.

Et boum! Sémélé meurt d'un coup de foudre. La mort de Sémélé est représentée sur un cratère attique à figures rouges (425-375)

  
vase représentant Sémémlé sur un lit (stylisé), Iris auprès d'elle ; Hermés porte l'enfant dieu à une nymphe.)  Cf (Boston 95.39, Museum of fine arts of Boston, Perseus Project).

Zeus récupère alors des entrailles de la morte (première naissance), et les coud dans sa cuisse (sorte de "bulle stérile" pour nouveau né) jusqu’à ce que le petit soit viable pour venir au monde. Le jeune Dionysos, naît de la cuisse de Jupiter " (de là vient l'expression), et le dieu nait une deuxième fois.

Dionysos est, en tout cas, né 2 fois et doublement fils de Zeus. Il est le Dio-nysos ou le Deux fois né.. Il est le fils ressucité du divin. De là découlent les inspirations christiques.Fils de dieu ressuscité.

L'enfance

D’abord confié à sa tante Ino, fille de Cadmos et femme du roi Athamas. Mais Héra les frappe tous deux de folie au point qu’ils tuent leurs propres enfants.

Louvre

Dionysos est alors conduit par Hermès à Nysa (Hermes et Dionysos enfant, Musée D'Olympie,

Perseus Project), lieu mystérieux que certains assimilent au mont Nyséion en Thrace, d’autres comme Hérodote à une ville de Haute-Egypte, où il est élevé par des nymphes locales et par le vieillard Silène (Munich GL.238, Perseus Project). Nysa signifie d’ailleurs aussi jeune fille et nysos jeune garçon, de sorte que l’étymologie populaire grecque le fait "garçon de Zeus" (Dios étant le génitif de Zeus) ou "dieu de Nysa".

La jeunesse de Dionysos et sa révélation

Devenu adolescent, Dionysos est, à son tour, victime d’Héra qui le frappe de folie, mania. Sauvé par Rhéa, sa grand-mère paternelle, Dionysos entame alors un long vagabondage, ayant des difficultés à se faire accepter dans toutes les cités où il aborde. Venu d’ailleurs, il est considéré comme un dieu dangereux qui apporte, en même temps que la vigne, ivresse et désordre (par les moeurs licencieuses)..

Notamment, en Thrace, le roi Lycurgue fait jeter en prison ses fidèles, les ménades (mainades, " les folles " a le même radical que mania). Dionysos les libère et frappe à son tour Lycurgue de folie meutrière (London F271, British Museum, Persus Project). Celui-ci tue son fils à coups de hache. Dionysos poursuivi par Lycurgue meurt de peur et plonge dans la mer où il est caché un temps par Thétis (Iliade, Chant VI, v. 123-143).

Après un long voyage jusqu’en Inde, Dionysos revient à Thèbes, accompagné de ménades asiatiques, pour s’y faire reconnaître. C’est le sujet des Bacchantes d’Euripide.

Le roi Penthée résiste au nouveau culte que le dieu, déguisé, lui propose, et le fait arrêter ainsi que son cortège. Dionysos se libère, embrasant le palais, et semant la folie parmi les femmes de Thèbes, dont Agavé, mère de Penthée et tante de Dionysos, qui s'égaillent sur les pentes du Cithéron; Penthée (Vernant y voit la représentation à la fois de la raison fermée à la foi, la violence guerrière et le repliement identitaire), se laisse tenter par le spectacle de l' "autre scène" (les femmes dans leur relation d'intimité à la nature) et, travesti, va espionner les femmes du haut d'un pin. Aveuglées par le dieu, les ménades prennent Penthée pour un animal sauvage et sa propre mère Agavé le met en pièces et ramène sa tête au bout de son thyrse (Vase attique à figures rouges, Beazley Archive)

        

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croyant que c'est celle d'un lion. (Théocrite, Idylles, 26 - Boston 10.221, Museum of Fine Arts of Boston, Perseus Project)
La tragédie se termine sur l'effroi d'Agavé reconnaissant son fils mort, la fuite de Cadmos et la victoire de Dionysos.

© Louvre.edu

Les aventures de Dionysos se répètent en Argolide et à Athènes. Rejeté, il répand sa folie et impose son culte. En Argolide, le dieu rend folles les filles de plusieurs rois, Eleuthère, Proitos et Minyas. À Athènes, Dionysos, reçu avec bienveillance par Icarios, un paysan, le récompense de son hospitalité en lui faisant don de la vigne. Icarios est tué par ses compagnons enivrés. Découvrant sa mort, la fille d’Icarios, Érigonè, se pend, suivie par les jeunes filles d’Athènes.

Les Athéniens prennent le parti d’Icarios et des Bacchantes, et instituent des fêtes en l’honneur de Dionysos. Un rituel, célébré lors de la fête des Anthestéries, commémore les amours tragiques de Dionysos et d'Érigonè : représenté sur cette amphore attique, il consiste à suspendre des jeunes filles aux arbres, par le biais d'une balançoire.

Ne faisant pas partie des Olympiens à l'origine, Dionysos accède à l’Olympe après avoir su réconcilier Héphaistos et sa mère Héra (Le retour d'Héphaistos, Musée de Tolède, Perseus Project).

Dionysos est bien donc celui qui vient du dehors, l'étranger à qui la cité doit faire place à certains moments de l'année, et en qui la raison doit reconnaître ses limites.

Dionysos dans l'orphisme

Il y a un mythe concurrent, très ancien selon Pausanias (VIII, 37, 5), qui remonterait à Onomacrite, poète du temps de Pisistrate, mythe qui est développé dans l'orphisme :

Dionysos ne serait pas le fils de Sémélé, mais le fils incestueux de Zeus et de Rhéa, Déméter ou Perséphone (sa mère, sa sœur ou sa fille). Il aurait été démembré puis bouilli par les Titans (Diodore de Sicile, V, 75, 4 ; fragment 14 d'Euphorion de Chalcis et fragment 643 de Callimaque).

A partir de ce démembrement, deux récits divergent :

- Dionysos est mort, mais son cœur a été épargné et est conservé dans le tombeau de Delphes (Clément d'Alexandrie, Protreptique, 2, 18, Orphicorum Fragmenta, 35) ;

- le corps de Dionysos est reconstitué et rendu à la vie (Euphorion, OF, 36 ; Olympiodore, Commentaire sur le Phédon de Platon, 61c, OF, 211).

Le point commun des deux adpatations des traditions mythologiques est que Dionysos est le dieu de la renaissance et de l'éternel recommencement.

tiré de Otto Walter...

http://www.cndp.fr/archive-musagora/dionysos/dionysosfr/mythe.htm

http://www.cosmovisions.com/$Dionysos01.htm